6 mars 1912. On a gagné la Coupe Stanley.


Québec, fin mars 1912. L'unique photo de l'équipe gagnante avec la Coupe Stanley. Je suis toujours à la recherche d'un exemplaire de meilleur qualité.
Québec, fin mars 1912. L'unique photo de l'équipe gagnante avec la Coupe Stanley. Je suis toujours à la recherche d'un exemplaire de meilleure qualité.

Le grand décompte est commencé. Un an pour vous offrir le livre historique dont je vous parle depuis longtemps. Parce que le 6 mars 2012, ça fera 100 ans.

LE FIL D’UNE SAISON HOLLYWOODIENNE.

La saison 1911-1912 a été écrite pour un film. 4 bonnes équipes: Canadiens, Wanderers, Ottawa et Québec, la négligée du groupe. Les Bulldogs perdent d’ailleurs leurs 3 premiers matchs, dont 2 à la maison. Dans une saison de 18 parties, c’est comme si les Nordiques avaient perdu 13 matchs en ligne dans une saison de 82 parties. La presse n’est pas tendre, déjà écorchée par la fiche de 4-12 de la saison précédente alors que l’équipe venait de renaître après l’abandon de la saison 1910-11 après seulement 3 parties.

Cette fois, Québec allait renverser sa guigne. La vedette de l’équipe, Joe Malone, allait devenir le meilleur joueur de son époque.

Les Bulldogs, sans changer leur alignement, remportent 10 des 15 matchs suivants et enlèvent le championnat, dans la consternation générale, par une victoire devant Ottawa et Wanderers, deux sur les Canadiens. Ils deviennent alors détenteur de la Coupe Stanley, le 6 mars 1912.

Daily Telegraph, 7 mars 1912. Déjà champions du monde avant la série contre Moncton. Notez la surprenante photo de Paddy Moran dans l'uniforme de Haileybury, son équipe d'un seul hiver (O.P.H.L., 1911).
Daily Telegraph, 7 mars 1912. Déjà champions du monde avant la série contre Moncton. Notez la surprenante photo de Paddy Moran dans l'uniforme de Haileybury, son équipe d'un seul hiver (O.P.H.L., 1911).

Le dernier match de la saison de l’équipe allait marquer la carrière de « Phantom Joe Malone » : Le 2 mars, Québec est à Ottawa. Tard en 3e période, c’est 5-4 pour les Sénateurs. Avec 10 secondes à faire, on annonce à la foule que les Wanderers ont battue les Canadiens. Ottawa n’est donc plus qu’à 10 secondes du championnat de la saison et d’une 2e Coupe Stanley desuite. Mais avec 4 secondes à faire, Joe Malone se faufile entre les défenseurs d’Ottawa et inscrit le but égalisateur, à la décontenance de tous. Une longue période de prolongation de 23 minutes suit avant que le dur à cuire Joe Hall accepte une passe de son ami Joe Malone et compte le but le plus important de sa carrière. De l’histoire de Québec.

Les amateurs, dont plusieurs avaient suivi la rencontre par la transmission des résultats dans les halls d’hôtels de la ville sont nombreux à la Gare de Québec. 10 000 partisans acclament ses héros, selon les journalistes. Une réception est tenue à l’hôtel Victoria. La Coupe Stanley n’est pourtant pas acquise. Peu importe. La fête durera plus de 10 jours.

La Coupe Stanley, alors accordée aux champions de la N.H.A. doit être ensuite disputée selon la formule « challenge » (elle le sera d’ailleurs jusqu’en 1926). Le trophée passera la semaine dans la vitrine de la boutique Holt Renfrew, sur la rue Buade.

Les Victorias de Moncton, 1912. Tommy Smith est le 3e de la 2e rangée.
Les Victorias de Moncton, 1912. Tommy Smith est le 3e de la 2e rangée.

Les Victorias de Moncton obtiennent le droit de défier les Bulldogs en tant que champions de la ligue professionnelle des Maritimes (Ma.P.H.L.). Le quotidien Moncton Transcript affirme que Moncton fera bonne impression car « la patinoire de Québec convient à son style de jeu ». Cette formation compte dans ses rangs la plupart des joueurs de l’équipe de Galt, championne de la défunte Ligue Professionnelle de l’Ontario (O.P.H.L). Leur joueur étoile Tommy Smith fera partie des Bulldogs en 1913.

Les 11 et 13 mars 1912, le Québec Skating Club sera bondé. Le hockey prend toute la place dans les journaux anglophones et francophones de Québec. Les Victorias de Moncton sont en ville pour une série de 2 matchs au total des buts. Le 11 mars, Québec suprend les champions de la ligue professionnelle des Maritimes par le pointage de 9-3.

Avec une avance de 6 buts, la domination de Québec ne fait aucun doute. Le 13 mars 1912, elle écrase Moncton par le pointage de 8-0. Le gardien Patrick « Paddy » Moran, citoyen de Québec, vétéran de 8 hivers avec l’équipe obtient le premier jeu blanc du hockey professionnel de l’histoire de la Coupe Stanley.

Une victoire symbolique pour la Ville de Québec : En plus du jeu blanc de Moran, les 8 buts ont été comptés par des joueurs natifs de Québec : Joe Malone (2), Jack MacDonald (5) et Walter Rooney, un joueur substitut.

Quelques jours plus tard, Québec remporte à New York le tournoi annuel regroupant les équipes de la NHA. Le Soleil coiffe sa « une » de ce titre : « Le Club de Hockey Québec champion du monde ».

Ses honneurs, ses exploits arrivent enfin pour la courageuse organisation de Québec. Une première en 34 longs hivers dont l’histoire est fabriquée de frustrations, d’échecs et de démêlées fort médiatisées.

Est-ce que Québec aura maintenant un nouvel aréna ? Toute la semaine, les journaux de Québec ont martelé ce message, un cri d'alarme car le vétuste Quebec Skating Rink des Plaines d'Abraham ne répondait plus aux standards des autres villes de la ligue. L'aréna sera construite au Parc Victoria pour la saison 1913-1914.
Est-ce que Québec aura maintenant un nouvel aréna ? Toute la semaine, les journaux de Québec ont martelé ce message, un cri d'alarme car le vétuste Québec Skating Rink des Plaines d'Abraham ne répondait plus aux standards des autres villes de la ligue. L'aréna sera construite au Parc Victoria pour la saison 1913-1914.

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