M.J. Quinn, l’homme derrière le succès des Bulldogs.


Mike QuinnIl est sur les photos des équipes championnes de 1912 et 1913 et pourtant, il n’aurait jamais joué au hockey. M.J. Quinn a été pendant plus de 10 ans à la tête du Quebec Hockey Club, en fait pendant toute son existence dans le hockey professionnel.

De descendance irlandaise, Il est né en 1875 à Québec.

Il a d’abord œuvré comme fonctionnaire municipal, pour quitter son poste le temps de quelques années auprès de 2 quotidiens, le Daily Telegraph et le Canadien-Nord. Il reviendra à la Ville de Québec en 1910 comme évaluateur.

On dit qu’il a été de la création du « Crescent Hockey Club » en 1891 et il y sera en tant qu’administrateur jusqu’à leur championnat provincial en 1901.

En 1902, il accompagne quelques joueurs avec le grand club. Dès que le Québec HC devient « professionnel » en 1908, il est nommé gérant de l’équipe. Il aura donc à dénicher les meilleurs joueurs disponibles et négocier leurs contrats.

Avec l’aide de Joe Malone qui deviendra capitaine de l’équipe en 1911, il contribuera à bâtir l’une des meilleures équipes professionnelles de la décennie.

Joe Hall, Tommy Dunderdale, Ken Mallen, « Rusty » Crawford, Jack Marks, Eddie Oatman, Goldie Prodger, Tommy Smith et les frères Mummery sont tous des joueurs vedettes qu’il a dû convaincre de venir passer l’hiver ici, loin des leurs, pour des salaires souvent moindres; Québec n’a jamais eu l’assistance ni les infrastructures pour soutenir avantageusement les joueurs de l’équipe.

On le décrit comme un parfait gentilhomme, affable et courtois. Il est très apprécié de la ligue, des joueurs et des amateurs.

En février 1913, il menace de quitter son poste si un nouvel aréna n’est pas construit à Québec. Le Quebec Skating Club des Plaines d’Abraham est totalement désuet et la ville tarde à construire un nouveau domicile adéquat pour le hockey moderne. Ses menaces sont prises en considération et la saison 1913 s’amorcera au nouvel « Arena Québec » situé au Parc Victoria.

Ses talents de dépisteur sont reconnus partout au pays. À tel point qu’en mars 1914, le Toronto Sunday World annonce qu’il vient de recevoir une offre extraordinaire : le poste de gérant des « Ontarios », une équipe de Toronto de la N.H.A. qui rivalise avec les « Bulldogs ». Les arguments sont incroyables : Un contrat de 5 ans à raison d’un salaire de 3000$ par année, soit le double, voire le triple des meilleurs joueurs de l’époque. Il ne donnera pas suite à cette offre, préférant demeurer auprès des « Bulldogs » et de son principal emploi, celui d’évaluateur municipal qu’il occupera jusqu’à sa mort.

Passionné, il sera parmi les instigateurs du hockey moderne, joué à 6 joueurs au lieu de 7 et disputé sur 3 périodes au lieu de 2. En 1916, il proposera de comptabiliser « les passes » dans les statistiques des compteurs. « Un joueur qui obtient 10 buts et 15 passes devrait être reconnu champion-marqueur devant celui qui obtient 12 buts et 5 passes ».

En 1917, il est l’un des signataires de la toute nouvelle Ligue Nationale de Hockey.  Toutefois, conscient du manque de ressources financières de l’équipe causé par le désintérêt général et la 1ere guerre mondiale, il décide de « louer » ses joueurs et prendre une pause. Les « Bulldogs » cessent leurs activités et les Joe Malone, Joe Hall et cie seront redistribués aux autres formations de la nouvelle ligue. Il en sera ainsi pour 2 ans.

En 1919, à la suite de complications juridiques impliquant des investisseurs de Toronto, les « Bulldogs » sont réanimés et M.J. Quinn se voit « contraint » à reprendre les rennes de l’équipe. Loin des grandes villes, l’équipe n’attire aucun nouveau joueur important.  Québec aura  droit à ses anciens joueurs et devra offrir des contrats à quelques joueurs amateurs de la Ville. Malgré le meilleur compteur de la ligue en Joe Malone, les « Bulldogs » de « Mike » Quinn termineront leur dernière saison avec une fiche de 4 victoires et 20 défaites.

En 1920, la L.N.H. déménage la concession de Québec à Hamilton par crainte que le nouvel aréna  de cette ville soit occupé par une équipe d’une nouvelle ligue concurrente, ligue qui n’aura jamais vu le jour. Rien ne laisse croire que « Mike » Quinn ait reçu une quelconque compensation financière.

Les dernières années de sa vie semble s’être passées loin des patinoires. Sa mort est toutefois annoncée dans tous les quotidiens de Québec. Le 25 juillet 1923, « Mike » Quinn est mort subitement à sa résidence, rue St-Joachim suite à une embolie pulmonaire. Il avait 48 ans.

Associé au hockey de haut niveau de Québec pendant plus de 30 ans, M.J. « Mike » Quinn aura, sans compter un seul but, permis à Québec de gagner plus souvent qu’à son tour.

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